jeudi 12 avril 2012

VÉLO AU PAYS DES RIZIÈRES

ASIA Part IV


VIETNAM


"500 km au pays des rizières et des chapeaux coniques"
 "en vélo chez les Viets"


Montagnes vietnamiennes vu du sommet d'un col



J'ai quitté le Laos pour passer la frontière, perdu dans les montagnes (ouverte seulement depuis 2007), et qui rejoint Dien Bien Phu au Vietnam. Grosse journée de vélo.. coté Laos, la route est en travaux, du coup c'est une piste pourrie tout du long, avec passages à guets ou en bac (pas encore de pont), caillasses, slalom entre les bulldozers et le tout en montée, j'ai même posé le pied et poussé le vélo sur certaines portions!! Ensuite, coté Vietnam c'est guère mieux mais c'est plus cool, ça descend.. 
J'ai bien cru que je ni arriverais jamais, ce fut pour l'instant ma plus grosse journée de vélo, je ne sais pas trop combien de bornes ou d'heures j'ai effectués, car je n'ai pas de compteurs et la montre reste au fond du sac, mais beaucoup..

L'ami vietnamien : Cuong


Pendant cette folle journée, j'ai croisé un cyclotouriste de Hanoi sympathique, qui allait au Laos, il ne doit pas y en avoir beaucoup des comme lui, et j'espère que Cuaong est arrivé avant la nuit, car il lui restait encore un bon bout de chemin à faire..













C'est donc éreinté que j'arrive au Vietnam, mais de suite, la beauté de ce pays me saute au yeux, si proche mais si différents des autres pays traversées. 


Plaines couvertes de vertes rizières, ou les chapeaux coniques se baladent, entourée de collines, tantôt arborées, tantôt nues, c'est d'une beauté harmonieuse (whaou suis inspiré ce soir!!)




Paysage non loin de Dien Bien Phu





rizière détail




Bref, par contre Dien Bien Phu pour le coup est un peu moins gracieux, c'est plutôt  une ville "soviet style" : bâtiments et places en bétons, moches, froids. Ici, on sent bien que l'on est dans un des rares pays encore communistes. Mais cette ville et spéciale du fais de son histoire, et partout, des statues énormes, fresques et mémorial (très orientés pro viet, normal) rappel la victoire des supers Vietminh sur les méchants Français.










..élégance même dans les champs


Je préfère continuer ma route, j'ai 500 kilomètres à faire pour rallier Hanoi et malgré mes premières pluies (je me suis pris 2,3 gros orages à être trempé jusqu'au os) et mes premiers vents de face, ces 6 jours à rouler ont été du pur bonheur tant cette région est splendide. La route est bonne, traversant des paysages champêtres pittoresques, elle est très sinueuse avec souvent des cols assez ardus à grimper...



chelou à manger,


larves et gecko..

Sur les marchés, des trucs




Ce coin est resté très authentique et peu développé, peu visité, personne ne parle anglais, pas de structure touristique, rien.. et c'est tant mieux, juste la vie quotidienne de ces habitants qui n'a pas changé depuis des lustres. 

Des rizières partout et c'est la saison ou elles sont bien vertes, magnifiques..

On the road...


au sommet d'un col, gros orage 5 min après!!







Les premiers jours se déroulent dans la campagne ou j'ai tout le temps pour admirer les gens et les paysages magnifiques, les yeux grand écarquillés à la limite de me prendre un poteau ou de sortir de la route!!! Cette région conserve une forte identités ethniques : chaque population se distingues par leurs vêtements ou plutôt par les costumes que portent les femmes (les hommes, eux sont beaucoup moins classes, comme d'habitude, soit habillés à l'européenne ou encore portant ces uniformes kaki mal taillés, et souvent le casque vietcong sur la tête) .
C'est donc un mélange de style assez classe, par exemple, les femmes "thais noir", majoritaire ici, portent un chignon énorme au sommet de la tête pour les femmes mariées et sur le coté pour les autres, et comme costumes une longues jupes noir et jolie veste prés du corps. (petites anecdote rigolote : comme le deux roues est le véhicule le plus utilisé ici, beaucoup en conduisent mais elles portent des casques, qui, à cause du chignon, se retrouvent largement au dessus du crane, plus vraiment utile, et en plus elles le garde toute la journée, dans la rue, derrière les comptoirs, au bureaux... peut être un nouveau signe distinctif???)

Le fameux chignon des thais noir

et sous le casque, ça donne ça!!





Contraste...


Sourire du Vietnam



Again..
Femme Hmong






Les femmes "Muong" quand à 
elles se coiffent d'un turban coloré et d'une large  ceinture brodée.





 Les "Hmong" elles portent des tuniques et jupes un peu pouffante de couleurs vives et complexes avec des bandes de tissus sur les mollets (ressemble un peu comme les femmes des plateaux andin..)

Sur la route

et dans les champs



Bref, je ne suis pas un spécialiste mais c'est un plaisir, sur les marchés par exemple, de contempler ces différentes communautés. Je n'ai pas trop osé prendre des photos, je le regrette un peu car j'ai eu l'occasion de voir des scènes magnifiques avec comme acteurs ces peuples, comme tout droit sorties d'un documentaire, souriant et ravissant.










Mais revenons à des choses un peu moins poétiques!!!
La conduite et les viets, car au volant, ce n'est pas ce qu'ils se fait de mieux, heureusement, il y avait peu de circulation les premiers jours car les gens ici roulent vraiment n'importes comment, c'est la loi du plus fort, ou plutôt du plus gros, genre si tu ne te pousse pas, je t'écrase et du coup comme je suis tout en bas de l'échelle, ben je fais pas le malin!!
En arrivant sur Hanoi, c'est de la folie, j'ai faillis perdre un bras et vu un accident pas drôle du tout.
C'est aussi des tarés du klaxon, je vais devenir sourd, jamais vu ça : quand quelqu'un me double ou me croise, c'est klaxon à fond  et appel de phare, ils ne s'arrêtent que lorsque je répond par un coucou, style hey!! hey!! je t'es bien vu..c'est comiques et sympa, mais dans les cols, et toute la journée comme ça, c'est un peu chiant à la longue... 
Mais d'une manière générale, les vietnamiens sont plus excités et plus bruyants que leurs voisins, ils parlent très fort et on peut dire que leurs langues n'est pas très chantantes, ils sont très gentils mais un peu fatiguant, il faut être en forme..


Culture de thé, région de Moc Chau


et ramassage de celui ci..





Petites pêches succulentes!!


Kayak,


et skate Vietnamien!!!



Avant d'arriver sur Hanoi, je me suis arreté une nuit dans un village de "Thais blanc" ou l'on peut dormir chez l'habitant, l'endroit et un peu touristique, j'ai revu mes premiers occidentaux depuis que j'ai quitté le Laos, mais c'est très sympa, ça change des petits hôtels le long de la route, dommage que ce genre d' hébergement, certes très rustique ne soit pas plus développé car on partage beaucoup plus de chose avec les habitants et pour eux, c'est aussi une source de revenu supplémentaire dont ils ont bien besoin!!




Maison typique des Thais





Au risque de me répéter, j'ai vraiment aimé roulé ici, la région la plus sympa qu'il m'ai été donné de traverser, je me suis vraiment senti loin de tout, seul, au milieu de la campagne asiatique.
En plus, la population est adorable et souriante (contrairement aux différents écho que j'avais eu comme quoi les vietnamiens étaient un peu froid... il n'en ai rien, peut être plus au sud?? ), et comble de joie, la nourriture aussi est super bonne (bien mieux qu'au Laos, plus varié et plus copieuse,miam!! miam!!, heureusement car je mange comme quatre!!).







Le voyage comme je me l'imaginais, simple et authentique, le pied quoi!!





Petite vidéo pour Fanou, arrivé a Hanoi..



Et une dernière pour la fin!!




















vendredi 6 avril 2012

ETHNIES DU LAOS

robin jeandel
ASIA PART III
ETHNIES DU LAOS

"Voyage dans le nord du Laos, au confins de la Chine et du Vietnam, entre chercheurs d'or et fumeurs d’opium"
 "Incursion au coeur des minorités ethniques"




De Nong Khiaw, bourgade en plein développement touristique (eh oui, ça va très vite au Laos, dans ce village, ils n'ont l' électricité que depuis peu, mais déjà les guesthouses poussent comme des champignons..), je décide de prendre un bateau pour remonter la rivière "Nam ou", afin de gagner quelques jours de pédalage et de profiter des montagnes.(un bon trip doit être de descendre cette rivière, qui traverse tout le nord Laos en kayak ou en barque, mais faut se dépêcher..). 
Le débarcadère de Nong Kiaw

Fin de journée sur sur la Nam Ou


Bref, il me faut attendre un jour pour trouver un bateau car ils ne partent que lorsqu'ils sont plein. Je pars donc, moi et mon vélo, sur une petite embarcation avec une dizaine de personnes, moitiés locaux, moitiés touristes, pour remonter sur 100 km cette belle rivière et arriver à Muang Khoua, non loin de la frontière vietnamienne. Croisière sans soucis en une grosse journée, beaucoup plus soft que celle que l'on avait faite, au combien épique, avec mes parents au Cambodge un mois auparavant.. 


Au fil de l'eau..

Moi et mon biclou en croisière!!

Le début est très beau, belle rivière  encaissée,  entourée de forêt et de villages, reliés entre eux uniquement par cette route fluviale. Sur la fin, c'est beaucoup moins classe, le cours d'eau est complètement dénaturé par les orpailleurs!! en effet, si parmi eux la majorité cherchent encore l'or à l'ancienne, d'autres  emploient les gros moyen : pelleteuses et machines dans le lit de la rivière. Cette ruée, est à priori assez récente, depuis le jour ou, selon la légende, une famille du coin aurait trouvée, par hasard, 2 kg de métal précieux!! Ici ce n'est donc pas le développement touristique mais économique qui est en plein boum, plusieurs routes et ponts sont en construction dans cette région, alors attention, le Laos change vite...

Orpailleuses à l'ancienne


Pont de bambou, traversant les rivières
Arrivé dans cet eldorado laotien, mon idée était de partir 3,4 jours, seul et à pied dans les villages environnants, pour ce faire, j'avais besoin de quelques renseignements,  sur  internet, j'étais tombé sur un mec qui parlait d'un guide nommé" Boun Ma" et qui avait l'air très bien, alors, à peine arrivé, je pars à ça recherche dans le bourg, je demande à droite à gauche, et on m'indique ça maison et c'est sans soucis que je le trouve. Je lui explique mon cas, mais il me dissuade de partir seul car les bleds environnants sont peu intéressants et trouver son chemin n'est pas évident.. Par contre, lui n'est disponible que le lendemain, dimanche, car il est instituteur (toujours bien ces instits..), alors après négociation, on trouve un accord, on part ensemble un jour, puis après m'avoir expliqué grossomerdo le chemin, il me laisserait continuer seul.


On se retrouve donc le lendemain matin, et on s'éloigne de 30 km de Mang Khoua avec sa mobilette sur une route puis une piste toute récente. De la commence la rando, on arrive une heure plus tard au premier village appartenant à la communauté "Iko" , et là, grosse claque!!! 

Le village est des plus misérables, ces habitants n'ont pour aussi dire, rien : 3 poules, un cochon et une cahutes en planche ou le mobilier ce réduit à 3 verres, 2 tabourets et 2 casseroles. Le sol est en terre battu ou poules, chiens et enfants se partagent l'espace. Les femmes  sont superbes, habillées de façon extravagantes, tuniques aux tissus colorés et chapeaux, pointus pour les mariées et ronds pour les autres, colliers, bracelets et autres bijoux complètent ces déguisements, et plus les femmes sont vielles, plus riches sont leurs ornements.. les hommes eux sont habillés de loques et les enfants sont la plupart du temps nus. 
On rentre dans une première maison, 2 hommes et une femmes sont présent. La femme est accroupie par terre devant le feu à même le sol ou grille des poussent de bambous, un des hommes, lui aussi par terre, fume bang sur bang (pipe à eau en bambous). A coté, le troisième, squelettique, est allongé sur une paillasse, visiblement très faible et malade toussant à s'arracher les poumons, devant lui tout le nécessaire pour fumer l'opium : pipes, coupelles diverses et lampe à huile.. Boun Ma discute avec le premier qui tire bouffé sur bouffé sur son bang, tandis que le fumeur d'opium, quand à lui parait trop malade et défoncé pour émettre un sons... On ressort comme on est entré, s'ensuit une petite ballade dans le village pour me remettre de mes émotions car j'hallucine pas mal.. 
Contact bon enfant avec les gens, ensuite, on nous invite à rentrer dans une autre baraque, ou le propriétaire des lieux, insiste pour boire l'alcool de riz, très gentil, fier de nous montrer son intérieur, ce qui est très vite fais, ensuite, c'est parti, pendant une heure on boit. L'alcool aidant, BounMa en profite pour me parler de ces peuples, c'est vraiment un bon gars, on sent qu'il aime ces gens et qu'il aime partager ces connaissances.


Petite parenthèse ici sur ce que BounMa m'a dit sur ces groupes ethniques qui  sont vraiment fascinant : ils sont tous différents de par leurs traditions et croyances très fortes, leurs dialectes, leurs modes vestimentaires.. Ils ne se mélangent pas entre eux, on peu de contact avec le monde extérieur, vivent des ressources de la forêt et cultivent le pavot (Le Laos est un des plus gros producteur au monde et ces communautés en sont complètement dépendantes) L'opium est profondément installé dans leurs cultures et il est omniprésent, un homme sur trois en consommerait!! Ils sont souvent semi nomade, c'est à dire qu'ils changent leur villages d'emplacement une fois les ressources (forêt ) aux alentours épuisées. Ils vivent loin de tout, jusqu'à plusieurs jour de marche, très pauvres et non pratiquement pas accès à l'éducation car peu d'école... et tant d'autre choses encore..

Bébé et femme IKO



 Bref, c'est un peu bourré et de bonne humeur que l'on quitte ce village pour un autre à 3heures de marche et de l'autre coté de la vallée. Ce village, malgré la proximité du précédant, appartient à une autre ethnie, les "Akha". Boun Ma dit que ça fait 2 ans qu'il n'est pas venu ici mais que rien n'a changé, il me laisse dans la maison ou je dois dormir ce soir, mais je vois bien qu'il n'a pas trop envie de me laisser seul pour les jours suivants, alors après maintes aller et retour et l'écriture de recommandations, il me dit qu'il a trouvé quelqu'un pour m'accompagner les deux prochains jours, il y aurait juste le dernier jour ou il me faudrais descendre dans la vallée seul. J'accepte volontiers car ce sera plus facile pour moi et ce n'est quand même pas évident de trouver son chemin parmi tous les sentiers. Il repart donc chez lui, et moi, j'ai toute la fin de l'après midi pour m'imprégner du lieu et de ses habitants, c'est dément.. 










J'observe les allés et venus, beaucoup de villageois viennent me voir par curiosité puis repartent à leurs occupations, j'ai tout le loisir de me balader et de m'en mettre plein la vue tant ces gens sont fascinants. Les femmes sont habillées différemment : moins de couleurs, jupe noir et sorte de coiffe sur la nuque relié par un bandeau sur le front avec bijoux en argents(vielles pieces de monnaie). Certaines ont des tuniques intégrales, jusqu'au mollets, ceux ci sont entouré de bandes de tissus, d'autres sont presque à poilent, les siens nus, mais toutes portent ces coiffes exubérantes. Le soir venu, c'est l'agitation, tous le monde revient de ces occupations du jours : ceux qui reviennent de la forêt, avec des hottes chargées de bois ou de bambous , ceux qui reviennent de la chasse avec des longs fusils style mousquet, et porc épic ou autres mammifères sur l'épaule et ceux qui reviennent des champs avec bêches et plantes en tous genres. Ils y a aussi les enfants de corvées d'eau (une seul fontaine pour tout le village) qui défilent avec leur bidons et bouteilles, le tout sous les aboiements des chiens et le bordel des poules et cochons.





Viens le moment du repas, on m'apporte du riz gluant, soupe de pousse de bambous et plante de la forêt en guise de salade, mais je dois manger seul, alors, ils sont une dizaines à me regarder manger!! suis un peu mal à l'aise, mais bon je n'ai pas trop le choix.. mon repas terminé, c'est à leur tour, puis alcool de riz en guise de dessert pour tout le monde.  Pendant ce temps c'est un peu le bordel partout, au moins la moitié du bled va et vient dans la baraque, les gosses sont excités, les jeunes discutent fort et les adultes gueules..  Puis tout le monde part, je reste juste avec le chef de la maison et quelques hommes, c'est l'heure de la veillée et de l'opium partie!! un truc de fou, chacun se couche plus ou moins sur les paillasses et se prépart sa petite mixture, le plus naturellement possible, ils m'invitent à ce joindre à eux et j'observe donc le processus. 



L'opium se présente sous forme de poudres blanchâtres, qui est tout d'abord finement broyé à l'aide d'un petit mortier. Elle est ensuite mélangée à une sorte de résine (elle aussi issus du pavot) qui est chauffée doucement à la flamme pour former une pâte, cette ci est ensuite malaxée pour en faire une boulette. Cette boulette est fixée sur un petit trou d'un tube de bambou, avec une tige fine, elle est percée afin de pouvoir aspirer au travers, ensuite il suffit de la passer sur la flamme, de boucher l'extrémité du tube, et de tirer des bouffées... Tout ceci à la lumière des petites lampes à huiles et les paroles posées de ces hommes. Il règnent vraiment une atmosphère spéciale, une ambiance mystique de nuit des temps. Cette cérémonie dure jusqu'au milieu de la nuit, j'ai l'impression d' être dans un bon bouquin et je m'endors bien avant eux, la tête enfumée, l'esprit satisfait et sans rêves, car aujourd'hui, je les ai déjà fais mais les yeux ouverts et en plein jour!!!



Les femmes tissent elles mêmes leurs vêtements..

Village AKHA



On moud le riz a 6heure du mat

Réveil au levé du jour, sous les cocoricos des coqs et les aboiements, le village est sous la brume, petit déj, toujours seul avec les restes de la vielles et je pars à la rencontre de mon guide du jour que je n'ai pas encore vu, je rentre dans sa bicoque à l'autre bout du bled, il est là, allongé entrain de tiré sur sa pipe d'opium, il est 7heures du mat!! ça va la journée ne risque pas d'être trop violente... Je m'assois à coté de lui et fini ma nuit, on décolle tranquillement une  heure plus tard et on marche à travers la forêt, pendant ce temps You Heu, épais comme un pied de micro, au rire communicatif, me parle, mais c'est seulement avec moultes gestes et mimiques que l'on se comprend car il ne parle pas un mot d'anglais. Par exemple, chemin faisant, on traverse l'endroit de leur ancien village et je comprend qu'ils l'ont abandonnés il y a 3 ans après avoir exploité toutes les ressources alentours.

Montagnes Laotiennes


Rats séchés, bon appétit!!
 Plus loin on arrive au village ou l'on s'arrête pour manger, il appartient à la même communauté "Akha" et ressemble donc au précédant, on s'installe chez ces potes. Riz gluant, bambous grillé et un peu de viandes, ces fameux rongeurs séchés non identifiés mais qui se laissent manger, compose le repas. Ensuite viens la traditionnelle pose (bang de tabac, cigarette roulé dans des feuilles de mais pour les uns et opium pour les autres) qui dure trois bonnes heures et me laisse le temps de visiter le village et d'écouter le chant des enfants qui provient de l'école voisine.



Bang de tabac


 Puis, on reprend la route, d'abord par des cultures, il me montre de loin des parcelles de pavots, puis par une belle rando escarpée toute en monté et descente raide, avec même un petit bain en rivière, on arrive en fin d'après midi chez les "Khamu" ou l'on va passer la nuit. 
Autres ethnies, autres styles : maison sur pilotis, beaucoup plus propre et entretenu, petit village entouré de palissades ou les animaux restent en théorie à l'extérieur, et ou les cochons sont remplacés par les buffles. Les gens sont plus calme que leur  voisin Akha, lieu bien paisible quoi, mais moins d'identités vestimentaire, les femmes portent juste un turban coloré sur la tête. Cette fois, après l'apéro à l'alcool de riz, je mange avec la famille, sauf la grand mère qui mange à part, et ce soir c'est riz et plantes diverse très bonnes comme d'habitude, accompagnés d'autres plats dont je ne distingue pas le contenu car la lampe à huile n'est pas assez forte, mais ça craque sous la dent et c'est très épicée.. 
S'ensuit une veillée tranquille avec cette famille honorable, ou l'ancienne, la tamalou, me demande un remède pour ces rhumatismes, je comprend qu'elle a mal partout car elle me montre à peu prés tous les endroits de son corps en faisant la grimace, n'ayant que des dolipranes avec moi, je lui en donne un peu, elle parait satisfaite et cache les précieux médicaments dans les plis de sa robe. Ce soir, seul You Heu fume l'opium pendant plusieurs heures à coté de moi. La nuit fut reposante et on se lève encore au lever du jour, déjeuner avec les restes de la veille, ou maintenant je vois ce que j'ai mangé hier soir, petits crabes, poissons et d'autre choses méconnaissables, mais ce matin, le riz me suffira!!

La Tamalou


 J'attends encore longtemps que mon ami termine sa séance d'opium, pour repartir en emportant du riz et un peu de poissons, délicatement préparés et enroulés dans des feuilles de bananier par la petite vieille, pour le repas de midi. En effet, aujourd'hui pas de village intermédiaire, on mangera sous un petit abri au milieu d'une forêt calciné par les brûlis.   En milieu d'après midi, on arrive dans un gros village, plus riche, toujours de l'éthnie Khamu, avec école, groupe électrogène, quelques scooters, quelques maisons en dures, un peu plus de tôle et de plastique quoi, normal un gros sentier ou il est possible de rouler en moto arrive jusqu'ici. You Heu, après m'avoir présenté à mes hôtes du jour et montrer le chemin pour le lendemain me laisse donc ici et part je ne sais ou. La fin de journée se passe tranquillement au village.

La fontaine, lieu central du village..

Mais avant le repas, une véritable délégation de femmes, au moins quatre, vient me voir pour me demander des médicaments, je regrette alors de ne pas avoir apporté ma pharmacie complète, car je me la trimballe depuis le début et ici elle aurait bien servit, car pour moi je n'en ai pas encore eu besoin. Je n'ai que des dolipranes à leurs donner, je partage le peu de comprimé que j'ai équitablement, mais voila qu'elles s'énervent et quelles se disputent entre elles, genres moi j'en ai plus besoin que toi... bref, tout le village rapplique. D'autres pendant ce temps voient que j'ai des autres pilules dans ma petite trousse, mais c'est des micropures pour purifier l'eau, ils m'en demandes aussi, sans savoir ce que c'est, mais vas leur expliquer... bref, un petit bordel s'installe, tous le monde parle en même temps et personne ne comprend l'autre!! mais moi au fond, je me marre, suis au milieu de ces gens, seul, perdu au fin fond de l'asie, je ne sais ou,  mais bien content de mon aventure..



La suite ressemble aux autres soirées sauf que cette fois, personne ne fume d'opium!!! Le lendemain, après avoir dormi un peu plus que les autres nuits, il ne me reste plus qu'à suivre le sentier principal qui traverse beaucoup de culture, de friche et de forêt cramée. En 4 heures il me conduit dans le dernier village, au fond de la vallée et à la route ou j'attends Boun Ma qui m'avait donné rendez vous.
Sur le chemin du retour, il me dit que sa femme est très malade depuis 2 jours, en effet en arrivant chez lui, elle a vraiment mauvaise mine, il m'explique qu'elle a mal au ventre, diarrhée et vomissement.. je ne sais pas trop quoi faire, je lui donne du paracétamol et des antibiotiques mais mes connaissances en médecine s'arrêtent malheureusement la... Avant de partir et de reprendre mes affaires, je discute encore avec Boun Ma, un chouette type que je recommande, qui m'a apprit beaucoup de choses, dommage de ne pas avoir pu faire toute la randos avec lui. Ensuite, je retourne dans ma guesthouse minable mais qui sur le coup me parait bien luxueuse.






Cette expérience, seul, dans ces villages du bout du monde, hors du temps, a été extraordinaire. J'avais déjà eu ce genres d'aventures, au Yémen, au Vénézuela, en Guinée ou encore au Népal mais celle ci fut sûrement encore plus forte et fascinante.

Voila, je suis heureux de l'aventure que je viens de vivre même si je n'ai pas été dans les endroits les plus reculés. Ces 4 jours m'ont fait voir des véritables leçons de vies, ou milles autres questions on germées dans ma petite cervelle. Car observer ces modes de vie, complètement opposés aux nôtres, ne laissent pas indifférents.
C'est à la fois bon de savoir que des gens vivent encore coupés du reste du monde, comme à la nuit des temps, mais c'est aussi très dur de voir dans quels conditions misérables ils vivent.
 Je n'ai fait que observer, le plus discrètement possible, ces rencontres ne sont pas toujours facile, c'est assez dur moralement, surtout seul, mais tellement riche d'enseignements que ça vaut la peine d'être vécues.. (ça remet bien les idées en place et permet de relativiser!!)
 Je remercie encore Boun Ma qui m'a bien facilité la tache et qui m'a emmené dans des villages, qui sont bien loin du folklore pour touristes.




Chez les IKO


Dans le même genre de trip mais en plus sérieux et pour ceux que ça intéresse jeter un oeil sur les récits, qui se passent dans la même région, de ce gars,  complètement hallucinant  ICI